Gombrowicz

Witold Gombrowicz, écrivain polonais, est aussi important en Pologne que Sartre en France. Il a vécu à Vence de 1964 à 1969, année de sa mort, et repose au cimetière de la vieille ville. Sa renommée internationale fait de lui un hôte prestigieux pour Vence.

 

Witold nait en 1904 dans une famille issue de la noblesse terrienne. Il étudie le droit, la philosophie et l’économie.

Mémoires du temps de l'Immaturité en 1933, puis Ferdydurke en 1937, sont les œuvres qui l’imposent comme l’enfant terrible de la littérature polonaise.

En 1939 il se trouve en Argentine lorsqu’éclate la seconde guerre mondiale. Il y  résidera finalement 25 ans, près de  Buenos Aires.

En 1957, certaines de ses œuvres sont publiées pour la première fois depuis la guerre en Pologne, avant d’être rapidement interdites. (jusqu’en 1986 !)

Il rentre en Europe en 1963, et s’installe définitivement à Vence, avec son épouse Rita, à la Villa Alexandrine, sur la Place du Grand Jardin, jusqu’en 1969, année de sa mort (le 24 Juillet, deux jours après les premiers pas de l’homme sur la lune, qu’il a suivi avec passion).

Considéré comme l’un des plus grands auteurs du xxe siècle, il a influencé de nombreux écrivains, tels que Milan Kundera.

Tout au long de son œuvre, Witold Gombrowicz, s’attache à démontrer à quel point la forme conditionne l’être humain. L’apparence, l’image que nous donnons, ou pensons donner aux autres, la réaction qu’elle va susciter chez l’autre va prendre le pas sur tout le reste et conditionne toutes les conséquences de nos vies. Le grotesque et l’exagération que l’on trouve chez les personnages de Gombrowicz font mouche à chaque coup. Mais est-ce si exagéré ? Ne sommes-nous pas réellement prisonniers de cette forme, et plus proches que nous le croyons de ces personnages grotesques ?

Ferdydurke

Son roman le plus connu, Ferdydurke, adapté au cinéma en 1991, est le paradigme de cette vision. L’action de Ferdyurke se situe au début des années 1930 à Varsovie et dans un manoir de la campagne polonaise. C’est la satire de trois milieux : l’école, la bourgeoisie et la noblesse terrienne. Tout au long du roman, les apparences prennent le pas sur l’être intérieur qui se sent finalement comme empêché de mûrir et obligé de se soumettre à l’image qu’il donne aux autres, et que les autres lui imposent par leur propre immaturité. Les conventions forment un piège dans lequel tout le monde est pris, un cercle vicieux que plus personne n’ose rompre par peur de montrer une faille, d’être écorné, et de ne pas assumer ce que l’on est réellement.

« Fuir signifiait non seulement quitter l’école, mais surtout se fuir soi-même, se fuir, fuir le blanc-bec que j’étais devenu à cause de Pimko, l’abandonner, revenir à l’homme adulte que j’étais. »

« C’est l’histoire grotesque d’un monsieur qui devient un enfant parce que les autres le traitent comme tel. “Ferdydurke” voudrait démasquer la Grande Immaturité de l’humanité. L’homme, tel que le livre le décrit, est un être opaque et neutre qui doit s’exprimer à travers certains comportements et par conséquent devient, à l’extérieur - pour les autres -, beaucoup plus défini et précis qu’il ne l’est dans son intimité. D’où une disproportion tragique entre son immaturité secrète et le masque qu’il met pour frayer avec autrui. Il ne lui reste qu’à s’adapter intérieurement à ce masque, comme s’il était réellement celui qu’il parait être. On peut dire que l’homme de “Ferdydurke” est créé par les autres, que les hommes se créent entre eux en s’imposant des formes, ou ce que nous appelons des « façons d’être ».

Witold Gombrowicz, préface à l’édition française de La Pornographie.

 

Contes

Dans les Contes, publiés en recueil sous le titre « Bakakaï », puis « Le Festin chez la Contesse Fritouille et autres nouvelles », l’histoire glisse vers l’absurde car les personnages refusent d’abandonner leurs idées préconçues, qu’ils ont formées sur les apparences. Par exemple dans« Meurtre avec Préméditation », où un inspecteur de police, est tout à fait sincèrement, mais à tort, persuadé qu’il a affaire à un meurtre, réussit à convaincre un innocent de devenir coupable. La logique de l’inspecteur pourrait s’en trouver résumée ainsi :

Décidemment cette famille cache quelque chose. Le père a du être assassiné par l’un d’entre eux, ce n’est pas possible autrement, ils portent la culpabilité sur le visage. Mais ce cadavre s’obstine à ne présenter aucune trace de meurtre…Tant pis, il ne reste qu’à demander un peu d’aide, convaincre le fils qu’il est bien coupable, et lui avouer que ces traces manquantes sont bien embêtantes tout de même… Ne pourrait-on pas y remédier ? Allez, un petit geste, et tout rentrera dans l’ordre…

Yvonne, Princesse de Bourgogne

Yvonne, Princesse de Bourgogne, sa pièce la plus jouée,  est l’horripilant drame d’une horripilante jeune fille tellement apathique qu’elle court à sa perte par l’irritation  qu’elle provoque chez les membres de son entourage, au point de les rendre fous.  Sa mollesse, son silence, son absolue inaction sont d’abord perçus comme une justification à la moquerie et la cruauté, pour petit à petit être vécus comme une provocation et une agression : et si cette fille était là pour mettre à jour - agissant comme une sorte de miroir - les faiblesses, les hontes, le ridicule, que chacun souhaite à tout prix cacher ? Cette idée insupportable la conduira à l’issue fatale et exaspérante d’être réduite au silence pour n’avoir pas prononcé un mot.

 

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